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Photo du rédacteurPauline Lacot

Lui & Moi



Ce matin, j’essaie des robes. Elles n’ont jamais fait partie de ma garde (robe). Je les aime pourtant, mais sur les autres. Et puis, un jour, j’en essaie une taillée sur mesure par un styliste. Elle tombe parfaitement bien, épouse mes formes sans mettre celle que j’aime moins en avant. Elle révèle une part de moi que je refuse de voir depuis de longues années. La féminité n’est pas dans les robes mais dans le regard qu’on porte sur soi.


Récemment, je participe à un défilé de lingerie et de maillots de bain. Je porte une robe orange. Je me sens bien. J’ai la sensation d’être remarquée. Je ne fuis pas. J’accepte d’être dans la lumière. Il n’y a rien de prétentieux, simplement une sensation que je ne connaissais pas jusqu’à maintenant. Ou plutôt, je savais qu’elle était là mais je n’osais pas y croire. Je publie quelques photos. Des commentaires lumineux parlent de ma robe. Je suis agréablement surprise. C’est vrai que mon corps raconte une nouvelle histoire dans cette robe mais aussi dans ses gestes et ses attitudes.


Autour de moi, des êtres merveilleux gravitent. Ils m’offrent leurs conseils bienveillants avec plus ou moins de fermeté. Il faut dire que je suis dure de la feuille quand il s’agit d’aller vers des chemins qui m’angoissent. Je sais pourtant que je peux y aller sereinement. Non pas parce qu’ils me le disent mais parce que je le sens. Ils sont là pour que je ne me repose pas sur mes lauriers. Et je leur en suis infiniment reconnaissante.


Grâce à une belle âme, je découvre un site où l’on peut commander des robes. Ce que je fais. Au même moment, ma mère me prête une de ses robes. Elle a maigri, j’ai maigri, c’est la première fois que je peux enfiler quelque chose qu’elle porte. Je trouve le cadeau encore plus beau. (Enfin, le prêt !).


Ce matin, j’essaie ces robes. Les deux que j’ai choisies me vont vraiment bien. Je m’y sens tout de suite à l’aise. Mon corps s’apaise. Je regarde ma poitrine, le tatouage qui la protège. C’est comme si je découvrais encore une facette de mon corps. Est-ce grâce au sourire qui se dessine naturellement et irrémédiablement ? Je vois qu’il change. Depuis quelques semaines, il semble stagner mais en fait, ce n’est pas le cas. Ce qui stagne, c’est ce que je regarde avec le moins de bonté. De ce fait, je ne vois pas ce qui a changé et qui est beau. Alors je pose mon regard sur ce que je découvre, je rassure ce qui ne veut pas encore partir, ça viendra et je profite de cette renaissance corporelle.


Nous dansons enfin dans une harmonie proche de notre perfection. Entendez par là : dans l’imperfection des autres. Et c’est très bien.


© Pauline Lacot

(juillet 2022)

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